Un critère important dans le choix d’un spectacle : l’âge de référence !
J’ai reçu, il y a quelques jours, une critique rédigée par une maman à la suite d’une représentation de mon spectacle.
Celle-ci disait : « Spectacle très bavard, à partir de 4 ans ça peut être bien. Beaucoup de longueurs ce qui est a ennuyé ma petite fille de trois ans »
Ce n’est pas une critique dont on peut se glorifier sur les réseaux sociaux et généralement c’est avec un petit gout d’amertume que l’on découvre ce genre de commentaire.
Toutefois, la peine fut moins lourde, car le même jour, pour la même représentation, je recevais un autre commentaire : Ma fille de 3 ans a adoré !! elle qui nous fait déjà à la maison des tours de magie… merci au magicien qu’il l’a fait participer sur scène à voir absolument amusant pour les petits, mais aussi pour les grands 😉
Comment peut-on avoir le même jour deux avis diamétralement opposés ?
La première réponse, issue de la sagesse populaire : « on ne peut pas plaire à tout le monde ! »
C’est vrai, mais c’est un peu simpliste et cela ne permet pas de comprendre le problème afin de corriger le défaut.
Alors, par chance, j’ai pu rencontrer à la sortie du spectacle la maman en question et sa petite fille. En fait, ce bambin adorable qui est venu me faire un bisou en me disant qu’elle avait bien aimé mon spectacle… N’avait qu’un peu moins de 2 ans et demi.
La disposition de notre petit théâtre de 80 places et le peu de spectateurs que nous ont laissé les derniers événements tragiques parisiens, m’ont permis de constater en effet pendant le spectacle, que cette petite fille avait du mal à « entrer » dans l’histoire et qu’en effet elle ne « fonctionnait » que sur les moments uniquement visuels (surtout avec l’arrivée de Bobby le chien trop savant à la fin du spectacle). De plus, elle n’était pas assise face à la scène, mais toutes les places de premier rang étant prises, sa maman, sa mamy et elle-même se trouvaient au premier rang, mais de côté, ce qui dans notre salle revient à me voir souvent de profil. Un point difficile à gérer, d’autant que les enfants et les parents de face réagissaient beaucoup et sollicitaient grandement mon attention.
J’ai donc, très souvent choisi d’essayer d’accrocher son attention en me tournant de son côté et en m’adressant directement à elle. Mais, il y avait un autre problème…
L’âge !
Pour une maman, le désir de voir son enfant, éveillé et « en avance pour son âge » est très légitime. Surtout à notre époque ou il faut solliciter les bébés dés la crèche ou la maternelle. C’est très « Hip », de faire donner des cours de japonais ou de chinois à son bambin, voir même de lui imposer des cours d’éveil aux mathématiques.
Toutefois, il y a une chose que toutes les volontés du monde ne pourront pas changer : le développement cognitif naturel.
Si un spectacle est annoncé à partir de 3 ans, ce n’est pas une fantaisie artistique de l’auteur de l’affiche. Cela correspond à une connaissance de la psychologie enfantine et des capacités moyennes des enfants.
De même que l’on recommande de respecter la signalétique des jouets, il faut aussi le faire en matière de spectacle.
2 ans et demi, ce n’est pas 3 ans !
Cela semble proche, 6 mois, mais ces 6 mois font toute la différence à cet âge-là, car c’est chaque seconde, à chaque instant que les connexions neuronales se créent et en l’espace de quelques mois la perception de l’enfant n’est plus la même.
Je pratique aussi les spectacles pour les touts petits de moins de 3 ans, mais je suis tenu de faire une différence entre un enfant de 2 ans parlant et un enfant de 2 ans non parlant, car il ne réagira pas de la même façon.
Alors de grâce ! Laissez les enfants grandir à leur rythme, pas à celui de vos rêves et faite confiance à la petite ligne d’information sur l’affiche : « à partir de 3 ans » est un signe qui vous appelle à regarder votre enfant avec un oeil objectif. Vous le connaissez mieux que personne et si vous connaissez l’âge de référence et la durée du spectacle, il vous sera facile de faire le bon choix.
Mais dans tous les cas, emmener vos enfants au théâtre, c’est là qu’ils se développeront le mieux. Car de l’imaginaire, nait la création et de la création, la réalisation…
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